
Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem : Qu’est-ce qu’un Ordre ?
L’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem n’est ni une obédience maçonnique ni une grande loge régissant divers rites, mais un ordre au sens plénier ; ce qui inclut deux caractéristiques essentielles : il s’agit d’une association de personnes vivant en communion de pensée après avoir fait des vœux solennels, soumises à des règles morales inspirées de la Règle de l’Ordre du Temple mais adaptées à leur état laïc, et d’un ensemble fortement hiérarchisé exigeant de ses membres une obédience absolue aux supérieurs visibles et invisibles de l’Ordre. C’est seulement dans ce dernier sens qu’il est possible d’utiliser le terme d’ « obédience » ; celui de Grande Loge des Régimes Rectifiés s’applique à l’organisme qui régit les quatre premiers grades allégoriques pour répondre à la règle maçonnique commune qui veut que les grades d’Apprenti, de Compagnon de Maître et de Maître Ecossais soient placés sous la juridiction d’une grande loge, à l’exclusion de tout autre grade.
Dans le système de l’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem, la Grande Loge des Regimes Rectfiés n’est qu’une émanation du Grand Chapitre Général duquel elle tire sa légitimité, le Maître de loge (ou Vénérable Maître) ayant reçu de ce dernier, en tant que Commandeur de Maison, mandat pour diriger sa loge. Selon les usages de la maçonnerie rectifiée, l’installation d’une nouvelle loge se fait en deux temps : le Maître de loge désigné par le Grand Maître National, après avis consultatif des chevaliers capitulaires, reçoit un « diplôme de concession » l’habilitant à prendre le vénéralat ad vitam de la loge allégorique ; le serment prêté entre les mains du Grand Maître National ou de son Vicaire précise qu’il doit « [s’]acquitter fidèlement et avec soumission des fonctions de Commandeur de Maison et du gouvernement qui [lui] a été accordé en cette qualité de la loge régulière, sous le titre distinctif N.N., établie et confirmée par le Chapitre Général, à la direction de laquelle Dieu et le Grand Supérieur de l’Ordre [l’]ont établi ; […] d’exécuter consciencieusement et scrupuleusement en tout et partout les lois qui [lui] ont été prescrites par le Saint Ordre […] » ; puis a lieu l’installation de la loge proprement dite, selon la Forme d’Installation des loges réunies et rectifiées, qui voit tous les Officiers Dignitaires et les frères fondateurs promettre, par la voix des Surveillants , « de remplir avec la fidélité la plus entière et la plus scrupuleuse exactitude les engagements [qu’ils ont] contractés envers [leurs] Supérieurs légitimes […] et envers le Vénérable constitué Maître inamovible de [la] loge », jurant, « de [se] conformer à tous les statuts et règlements reçus ou à recevoir d’eux. […] ».
Ainsi l’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem inclut l’ensemble des grades, qu’ils soient allégoriques, chevaleresques ou cléricaux, de l’Apprenti maçon au Grand Prêtre des Templiers et Supérieur Inconnu de l’Ordre Templier.
Les appellations d’ « Ordre Intérieur ou Saint Ordre » pour les grades chevaleresques et additionnels régis par le Grand Chapitre General, et de « Très Saint Ordre » pour les degrés du Cléricat Templier régis par le Grand Chapitre Clérical ne doivent pas être entendues comme autant d’ordres distincts mais comme une hiérarchie comprenant quatre branches constituant une structure pyramidale : la Franc-maçonnerie allégorique, la branche chevaleresque, la branche cléricale, le tout étant couronné par le Haut Chapitre Clérical au sein duquel sont reçus les Supérieurs Inconnus ou Magni Sacerdotes Templariorum de la branche secrète de l’Ordre du Temple, Grands Pontifes de la Jérusalem céleste.
Au vu de tout ce qui précède, l’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem doit être considérée comme un ordre maçonnico-chevaleresque, dans la tradition des grands ordres de chevalerie médiévaux, comme l’ont voulu ses inventeurs du dix-huitième siècle ; la « Formule de profession des chevaliers templiers réformés de l’Ordre » obligeant ses membres à « observer toute [leur] vie la règle qui a été donnée aux frères chevaliers du temple par saint Bernard, abbé de Clairvaux, confirmée par notre saint père le pape Honorius second, dans tous ses points et articles applicables à l’état présent de l’Ordre et qui ne sont pas dispensés ; de vivre dans l’obéissance, sans rien de propre dans l’Ordre, et dans la chasteté spirituelle, c’est-à-dire dans la candeur de l’esprit et dans l’horreur de la séduction ».
L’esprit des membres de la Grande Loge des Régimes Rectifiés
Les sœurs et les frères de la Grande Loge des Régimes Rectifiés peuvent avancer avec leur propre intelligence et avec leur propre spiritualité. Ils peuvent mettre leur liberté à leur service et rentrer dans la structure de leur âme.
Par leur vie maçonnique ils apprennent que le franc-maçon doit se distinguer des autres hommes par sa droiture et son amitié envers ses sœurs et frères, sa manière de penser libre et volontaire, par l’évolution de sa manière de vivre
et de respecter tous les êtres de l’univers, que le mal a autant son bon côté que le bien peut avoir son mauvais côté
et que tout ce qui est soumis au hasard et aux changements extérieurs ne peut rien apporter à leur vrai bonheur
.
Ils prennent conscience du sens qu’ils portent à leur vie, à l’obéissance, au silence, à la constance, à la fraternité, aux sens des responsabilités, à la grandeur d’âme et à la sérénité face à la mort.
Leur vie est sereine grâce à leur façon de vivre qui se fait jour et est plus facile grâce à la méfiance, comme mère de sûreté, à la vigilance, en l’attention en l’art de paraître céder en se soumettant en s’accompagnant des effets du temps, en la maîtrise à supporter les revers, en l’aptitude à entreprendre et surtout ils doivent gagner la considération des profanes par leur comportement juste et courtois. Et grâce à leur courage digne d’un lion, à leur adresse, à leur façon de vivre dans le monde ils arrivent aux portes de la chevalerie spirituelle, point ultime de la quête spirituelle.
Et la grande finalité de leur travail leur permet d’approfondir les mystères de l’Ordre, sans toutefois en rechercher, acquérir ou retirer vanité.
Vaste programme
avait dit un grand personnage du vingtième siècle, certes je ne peux le nier, mais il apporte à tout maçon digne de ce nom une grande sérénité laissant apercevoir parfois une réelle félicitée.