2008 cahier n°6 : La patente von Hund
Le texte ci-dessous, trouvé sur Google et traduit du danois, soulève de nombreuses questions auxquelles nous tenterons de répondre avec les éléments actuellement en notre possession. Ce texte a le mérite de donner, en clair, le cryptage utilisé, à défaut de son décryptage et de sa traduction ; car nous pensons qu’elle fut rédigée en latin, comme la plupart des textes historiques de la Stricte Observance.
La bien nommée
patente Von Hundest l’un des documents les plus énigmatiques de la Franc-maçonnerie. Lorsque Carl Gotthelf Reichsfreiherr Von Hund und Altengrotkau (1722 – 1776) parcourut toute l’Europe et qu’il persuada les loges maçonniques existantes d’adhérer au système de la Stricte Observance qu’il avait créé, il présentait cet impressionnant document comme pièce d’identité. L’original est conservé dans les archives de l’ordre danois des francs-maçons. Personne ne pouvait lire la teneur de ce document, car l’écriture en était codée. Von Hund affirmait que son contenu était si secret que seul lui-même devait être en mesure de le comprendre. Deux types différents de systèmes de codes y sont employés, un code alphabétique et un code numérique. Le code numérique est un type connu et employé par la Franc-maçonnerie au dix-huitième siècle, surtout par la Stricte Observance, et la connaissance de ce code permettait de lire les noms insérés. Par contre, il n’a jamais été possible de déchiffrer le code alphabétique utilisé dans la plus grande partie du document. De nos jours, on se demande toujours s’il s’agit ici d’un vrai texte, ou alors si le document est un faux (uniquement destiné de manière préméditée à impressionner.) Les codes numériques peuvent être déchiffrés. Ils contiennent le propre nom de Von Hund et son titre de chevalier de même que le nom et le titre de chevalier de la personne mystérieuse de qui Von Hund prétendait avoir obtenu le pouvoir. Personne n’a jamais réussi à mettre un nom sur ce « Grand Maître invisible. » Vous trouverez ce document ci-dessous, partiellement en fac-simile, partiellement en transcription. Certains endroits marqués en rouge indiquent la traduction de quelques lignes qu’il a été possible de déchiffrer à l’aide d’une clé complexe se trouvant dans l’ouvrageAllgemeines Handbuch der Freimaurerei, édition 1863, volume 1, page 176. Les mots « von Hund und » y étant transcrits comme « de Hund et », ceci pourrait indiquer que la langue serait le français ou le latin.
+
+ Brmvifgo +
Vilb:ty: ma Rot:ty: Halono Halono frgblgnit colm: Forc: Glba: Olgrictric Lotrsuml: Rsltuiam Tiug: Bruf:ty: Frin: Obylad cittulgud fertusg guld: Demalbt jutstul altrius finist holburtzgu grulblrit altribl grultisgue Fruly: etc: oltyory G:2+16:03:3+09:02 C+11+05:10:3+06:05 2d+1 1M+12:07:9 1n+14 P+10+08:14+8 C+10:03+05:09:9+19 (Carolus Gothelf de Hund et Altengrotkau) frasculm galzrifzaob medgfgr almiud G:2+16:03:3+09:02 1N+11+04:15+13 P+1 1N+8+05:13 (Carolus eques ab ense) rsiculo atgl erraty malbalz frulgulbl: amtustilfi at bis tulgol amn Hmaud gofr: guustl: fatgrimi af aldfrob galbdisfusta altist: aly at misry rity monl handostulbis fralgussm rod aftal de hosy martuscol ulguvril misbal cedrab aut/: gnommiff ust ma mistol dustub malcor am Frogmil nit augustulvirt aut mossuy any Res: Hutz halzbis gofma morba gusmir al tusguger Pardola frop u Ford: xxiv. Most: dada vm cccc x x vii.
1S:2+9+03:10+2+11:02 5A:12+02:03:3+6+1+08:02
1N+11+9+4/ p 2N:04:03:6 1P+19:03/
2n+02:05+2/ T:14+7+3/ H:7+06:02+9+01:14+12
(Georgius Vilhelmus
eques a sole aur.
supr. temp. magister)
Le texte danois soulève évidemment la question de l’identité de celui qui délivra ladite patente. C’est en 1755 que Hund exhiba cette patente codée signée « Georges Guillaume, chevalier du Soleil d’or, grand maître des templiers » qui le nommait grand maître ^provincial de la septième province de la maçonnerie templière (réunissant les treisième et quatorzième provinces de l’ancien ordre du Temple.) Mais qui était ce Georges Guillaume ? S’agit-il de Marschall von Bieberstein dont Hund, après la mort, se considéra comme le successeur et le grand maître provincial de la septième province templière à laquelle il avait travaillé, avec la plus grande prudence, à la réorganisation ? Wilhelm Marschall von Bieberstein, maréchal héréditaire de Thuringe, avait été reçu dans la Franc-maçonnerie à Londres en 173 et le comte Darnley, grand maître de la grande loge anglaise, lui avait délivré une patente de grand maître provincial anglais pour le cercle de la Haute-Saxe. S’étant ensuite rendu en France, il avait fait la connaissance, à Saint-Germain, de lord Balmerin et du comte Kilmarnock qui ont réuni de grandes connaissances au sujet de la maçonnerie. Peut-être le temps viendra-t-il bientôt où on les rendra ostensibles et j’attends ce moment pour décider si je dois préférer cette maçonnerie à la maçonnerie anglaise.
Sachant que lord Kilmarnock, grand maître des maçons d’Ecosse de 1742 à 1743, mourut sur l’échafaud en 1746 comme partisan des Stuarts, la date de 1741 de la « patente » pourrait correspondre à cette période. Mais le nom d’ordre de Marschall von Bieberstein était Eques a Tabula designatoria (Chevalier de la planche à tracer) et non Eques a Sole aureo qui a toujours été attribué à Charles-Edouard Stuart (1720 – 1788,) dit le prétendant. Si le signataire de la patente était bien Marschall von Bieberstein, cela signifierait que la Stricte Observance tiendrait de lui son origine, à la fois pour ses grades maçonniques et pour ses grades templiers.
Certains auteurs ont prétendu que la patente Von Hund
était un faux ; ou encore qu’elle avait été délivrée à Hund lors de la venue de Charles-Edouard en Allemagne pour chercher son épouse, la princesse de Stolberg : et que reçu secrètement templier par Hund et nommé grand maître de l’ordre, il lui aurait donné, en récompense, une patente comme grand maître pour l’Allemagne et l’aurait antidatée. Nous savons qu’il faut réfuter cet argument, Charles-Edouard ayant épousé à Paris, par procuration, le 22 mars 1772, la princesse Louise de Stolberg-Gedern (1753 -1824) et que le 1er mai, Charles et Louise renouvelèrent leurs vœux en personne dans la chapelle du palais Marefoschi, à Macerata (Italie.) Rien ne prouve donc que Charles-Edouard soit allé chercher sa future épouse en Allemagne et qu’il ait alors pris contact avec le baron de Hund.
Une lettre datée du 5 février 1784 du docteur Giraud, adressée au directoire de la cinquième province à Strasbourg donne une curieuse indication : Avant la mort du prétendant [1788] le roy de Suède est allé le voir, a eu plusieurs conferences avec luy, & enfin lui a demandé pour la somme de mille louis d’or la resignation de sa place de grand maître de l’O.[ordre] des T.[empliers] […] que celui c
i lui a résigné de très grand cœur comme vous imaginez ; & en consequence il lui a donné une patente, dont la Suède va se prevaloir.