2017 cahier n°14 : La société de Jean-Pierre Beyerle ou une société maçonnique idéale
Qui était Jean-Pierre Louis (de) Beyerlé ? Quelle était sa filiation ? Remontons le temps un instant pour mieux comprendre et cerner la personnalité de Jean-Pierre Louis de Beyerlé.Fermer la suite
Son grand-Père, originaire de Prague, s’est installé au milieu du dix-septième siècle à Strasbourg. Jean Valentin Beyerlé fut Vaguemestre de la ville de Strasbourg en 1740 et en 1746 devint seigneur de Niderviller, Wuishviller et Schneckenbusch. Il devint Ecuyer, Conseiller et Trésorier du Roi et enfin Directeur de la monnaie de Strasbourg.
Son père Jean-Louis (de) Beyerlé est né le 6 janvier 1709 à Strasbourg et décéda le 1 septembre 1786 à Bischheim. Il fut Conseiller du Roi Louis XVI, un brillant économiste, avocat au Parlement de Metz, Directeur de la Monnaie à Strasbourg, imprimeur à Paris et propriétaire d’une faïencerie à Niderviller.
Jean-Pierre Louis Beyerlé serait né en 1740 à Niderviller près de Metz et serait décédé à Paris vers 1800. Toujours est-il qu’il occupa de hautes fonctions étant notamment avocat et conseiller du parlement de Metz puis de Nancy. Il occupa également la fonction de Conseiller à la Cour de Nancy et fut vice-président de la Commission Générale des monnaies en 1792. Il a commencé sa carrière comme avocat. Juriste donc de profession il a su jeter un regard juste et droit sur la société qui l’entourait et dont il eut « une haute idée. »
Les rencontres, le « hasard » de la vie fit qu’il devint franc-maçon et membre de la cinquième province de la Stricte Observance
de Von Hund et dont il était Préfet lors du convent du Wilhemsbad dont il fut l’instigateur et la cheville ouvrière. Sous le nom d’Eques a Fascia il en a décrit les arcanes et ses désaccords. Il a rejoint alors Jean Baptiste Willermoz en son Régime Ecossais Rectifié. Il fut le vénérable de la loge « L’Auguste Fidélité » à l’Orient de Nancy et présida la « Grande Loge Ecossaise de Loraine. » Installé à Paris il a rejoint le Grand Orient de France et les chapitres parisiens de « La réunion des étrangers » (1785) et des « Amis réunis » du rite français.
Le voici désormais en 1784, cinq années avant la Révolution Française rédigeant l’ouvrage Essai sur la Franc-maçonnerie ou du but essentiel de la Franc-maçonnerie
, dont nous reprenons ici les idées générales.
Le corps de la magistrature a pour but de conserver à chacun ce qui lui appartient, le coprs militaire a pour but de défendre la patrie contre ses ennemies. Toutes les sociétés ont un but, ce qui permet à tout un chacun de diriger sa conduite.
Une société bien ordonnée devrait être fondée sur les principes de la sagesse et de l’Ordre et qu’elle devrait avoir de bonnes lois.
La question qui se pose devient alors la suivante :
- « les individus essentiels d’une société qui n’en connaissent pas le but, peuvent-ils concourir au bien de cette société ? »
- « Une société dans laquelle l’égalité doit exister cesse d’être ce qu’elle doit être si des lois d’inégalités voient le jour. »
- « Une société où les membres ne s’entendent pas est une société de division, de troubles et de discorde. »
- « Une société dont les agents principaux connaissent les principes du juste et de l’honnêteté mais ne veulent pas agir selon ses principes est une société horrible et mal ordonnée. »
- « Une société d’hommes égaux où on rencontre des esprits turbulents, embarrassés par le feu de la domination est une société ténébreuse et infame »
- « Une société infectée de vices ne pourrait faire de bonnes lois »
- « Une société qui n’aura pas de but déterminé est une société qui ne pourra convenir à des personnes raisonnables »
Mais toute société qui aura un but honnête, utile et juste, avec de bonnes lois sages et vertueuses sera une société respectable et respecté. Telle doit être l’essence de la société maçonnique qui sera alors une société respectable qui ne recevra que des hommes vertueux ou qui désirent l’être vraiment, avec des buts honnêtes, juste et utile. Ils seront alors dans un Ordre dont ils doivent connaître le but et les lois qui le dirige. Si cet Ordre a le courage de fermer les portes de ses temples à ces esprits faux, turbulents, novateurs, imposteurs, despotes, hypocrites et à tout être vicieux et dangereux, cet Ordre serait une association douce, honnête, bienfaisante et amie de l’Humanité.
![Essai sur la Franc-maçonnerie
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